25 mai 2005
Epanadiplose
L'enfant s'est levé ce matin, un peu comme tous les jours, laissant au hasard de la journée le plaisir de la découverte, de la connaissance, de l'expérience, de la vie. On sait d'où on vient, enfin, on pense le savoir. On croit le savoir. Mais on ne sait pas où on va finalement, on attend, on ne cherche pas plus que ça, on tente de découvrir, d'avancer. Avec tous les risques que cela comporte. Mais aussi avec toutes les incertitudes, les doutes, les plaisirs, les bonheurs, les émerveillements.
La naissance. Le bonheur de la naissance qui peut provoquer autant d'émotions, si difficiles à maîtriser à défaut de les contrôler.
Il y avait déjà plusieurs jours que nous l'attendions. A différents moments de la journée, on guettait. Si par hasard? Si jamais on avait cette chance de le voir naître?
L'heure du repas est arrivé, il était temps de se diriger vers le réfectoire quand soudain, un cri d'enfant, fou de joie et de surprise, messager de la nouvelle tant attendue et si lourde.
L'oeuf est devenu larve qui elle-même est devenu chrysalide. Si fragile, si éphémère, protégée du monde extérieur. L'instant est arrivé de se transformer et devenir l'imago, le papillon.
Le papillon est né, aujourd'hui, après plusieurs jours d'évolution. La vie prend place. L'enfant regarde.
Tiens, je regarde derrière. L'enfance n'est pas très loin, quoique?
Des fois, j'aimerais bien redevenir un enfant.
Mais, on peut pas tout vivre.
