Le chemin

 

Je décidai finalement de ne pas trop m'étendre pour cette fois sur des considérations soporifiques et maladroites qui entraîneraient le lecteur vers une envie irrésistible de taper sur http://blabla.blabla...

Je ne voulais pas non plus déclarer une journée d'activités aussi diverses qu'ordinaires dans un monde où l'individu se perd souvent dans un foule impersonnelle mais où le besoin de reconnaissance demeure l'un des objectifs de tout individu. Foule impersonnelle, pour laisser espérer qu'une foule ne pourrait être un jour impersonnelle? Balivernes.

J'aurai pu ce soir parler de cet adolescent dans le métro, la tête soutenue par la vitre pour soutenir une fatigue perceptible, de ce couple amoureux où la jeune fille reposait sa tête contre l'épaule de son amant et aimant, de ce monsieur en cravate légèrement dénouée pour se prouver à lui-même que c'était bientôt la nuit et en tout cas plus le travail, feuilletant un catalogue d'articles de jardin, pour cet été, de cette dame qui regardait dans le vague, les yeux perdus dans la solitude, de ce joueur de trompette solo enchaînant quelques mélodies trop mal jouées pour qu'il puisse en récolter un quelconque salaire et de tous les autres encore mais, ma station est arrivée et il me faut descendre.
Je ne pourrais donc pas tout raconter ce soir mais en même temps, on peut pas tout dire.